Il nous semblait important, alors que nous fêtons la semaine de la Qualité de vie au Travail https://www.anact.fr/semaine-pour-la-qualite-de-vie-au-travail, de revenir sur ces notions de Plan de reprise d’Activité en entreprise.
C’est pourquoi CIRCUMFLEX a décidé d’offrir une tribune sur ces questions à Patrick FAOUEN, Ergonome, Gérant de PRODERGO.
Comme nous avons eu récemment l’occasion de l’évoquer, ce Plan figure dans les premières priorités rencontrées depuis ses dernières semaines en entreprise et doit concerner tous les acteurs, qu’ils soient dirigeants, DRH comme salariés.
Aussi, faut-il rappeler que dans le cadre de la question de la prévention en entreprise (Document INRS http://www.inrs.fr/risques/covid19-prevention-entreprise/ce-qu-il-faut-retenir.html ) qu’il s’agit d’établir une nouvelle évaluation des risques professionnels ainsi que de nouvelles modalités d’organisation du travail en conséquence.
Le document unique d’évaluation des risques professionnels (DUERP) doit en effet être actualisé en tenant compte des changements de circonstances et d’organisation du travail et être porté à la connaissance des salariés pour être mis en débat.
Il est en effet souligné que cette démarche doit être conduite en lien avec les instances représentatives du personnel et avec le service de santé au travail (CSE, CSSCT…).
L’INRS précise quelques uns des principes généraux d’organisation de cette reprise d’activité :
- Réduire le nombre de personnes présentes en même temps dans les locaux (télétravail et aménagement des horaires).
- Réduire les situations de travail en proximité directe et le croisement des salariés (barrières physiques entre les personnes, moyens de communication à distance)
- Eviter les zones de regroupements de personnes (salles de réunion et espaces de convivialité) et organiser les flux.
Bien en amont et au-delà de la mise en application de ces principes, quelques questions importantes se posent dans ce contexte à notre sens, et qui s’adressent aussi bien aux entreprises qu’aux intervenants extérieurs potentiels .
Comment organiser le recueil des avis des acteurs de l’entreprise
pour construire des pistes d’aménagement efficaces et sécures ?
Comment définir avec l’ensemble des salariés des objectifs réalistes et atteignables (certains n’ayant pas encore repris leur activité) ?
Comment réaliser une analyse préalable des activités qui soit pertinente au regard des situations dégradées ou modifiées (par rapport aux usages pré-COVID) ?
Qui actualise le DUERP et selon quelle méthode/moyen d’évaluation prédictive ?
Quelles méthodes de décompression pour rebondir plus efficacement ?
Et enfin, quid des recommandations pour les salariés en situation de télétravail à leur domicile ?
Pour faire le lien avec cette dernière question, nous nous appuierons sur les recommandations de l’INRS sur le télétravail http://www.inrs.fr/media.html?refINRS=ED%206384 qui indique les recommandations suivantes aux employeurs.
L’objectif, somme toute assez simpliste, consiste à rappeler aux télétravailleurs les principes élémentaires d’aménagement des espaces de travail en les adaptant au travail à domicile.
Il est rappelé par ailleurs que « Lorsque le télétravail n’est pas ou n’est plus possible, la reprise des activités dans les locaux de l’entreprise pourra être envisagée, de manière progressive, en s’appuyant sur l’analyse préalable des activités. »
Quelles ressources d’intervention/aides possibles pour conduire ces études ?
Le Fonds pour l’amélioration des conditions de travail (FACT) propose un nouvel appel à projet pour accompagner cette reprise en soutenant des projets innovants, d’expérimentation ou de capitalisation – transfert, sur le champ de la qualité de vie au travail. Les projets doivent s’inscrivent nécessairement dans une démarche collective (pour un réseau d’entreprises par exemple) et dans une approche participative avec une dynamique d’échange et d’action sur le travail au moyen d’un dialogue social rénové.
Il existe par ailleurs une prise en charge par la CARSAT
https://www.ameli.fr/rhone/entreprise/covid-19/une-subvention-pour-aider-les-tpe-et-pme-prevenir-le-covid-19-au-travail des frais d’aménagement ou d’équipements permettant de respecter les consignes de protection.
Des cloisons peuvent être proposées en ce sens pour séparer les postes de travail et des écrans translucides pour isoler les salariés…
Quels changements peut-on attendre de ces études?
Toutes ces démarches possibles d’intervention ne sont pas neutres et ont un impact sur la Qualité de Vie au Travail (QVT).
Il est important de prendre conscience de l’intérêt à nouveau de bien analyser ces nouvelles conditions de travail et des opportunités à inscrire ces actions dans une démarche plus large d’efficacité de « production/process » autant que de prévention des Risques Psycho-Sociaux autant que de Trouble Musculo-Squelettiques.
Une telle démarche globale d’amélioration des conditions de travail et de prévention des risques professionnels doit s’inscrire dans la durée avec des intervenants experts en méthodes d’accompagnement participatives.
Ainsi, pour tout projet de reprise d’activité les Ergonomes font partis des acteurs/accompagnateurs incontournables de cette démarche collective. Ils sont en général habituellement engagés dans des actions durables, notamment de prévention, qui vont bien au-delà de « simples » solutions d’équipements pour aménager les espaces et/ou postes de travail des personnels concernés.
Profitons alors de cette semaine actuelle de promotion de la QVT pour engager tous ensemble ces réflexions !